Sarko-night
New York est un
joyeux bazar en ce moment. L’assemblée Générale de l’ONU est en cession depuis
lundi, la ville est truffée de chefs d’états venus faire leur petit show devant
l’assemblée générale, et notre président n'a pas manqué à l’appel. Fait
nouveau, Sarko a demandé à rencontrer la communauté française de New York. On
ne parle pas d’une affaire intime dans les salons somptueux du consulat. Non,
c’est plutôt grand raout avec 3600 invités sur le mode grand-messe politique.
Ça se passait
hier au Manhattan Center, le carton réclamait la “tenue de ville”. Et les
Français étaient venus en masse et terriblement sur le 31.
Il aura fallu
près de 3 heures au service de sécurité légèrement à cran et néanmoins sexy
pour filtrer les invités de Nicolas et Carla.
Pour faire
patienter la foule, la chorale du Lycée Français, d’allure terriblement
homogène, a poussé la chansonnette, nous rappelant que la terre est précieuse
et qu’il ne faut pas la salir. Et puis, Nicolas, suivi de Carla et d’un groupe
de parlementaires est arrivé.
Première
impression : mais mon dieu, qu’il est petit, suivi d’un mais mon dieu qu’elle
est grande… Elle vêtue d’une robe noire, sobre, élégante… lui costume boring.
Pas question
d’écouter le discours benoîtement. Sortant mon esprit critique, j’ai passé en
revue les armes modernes de la contestation, je me suis vu hésiter entre lui
lancer mes chaussures à la tête façon manifestant irakien ou bien hurler “you
lie” à la mode sénateur sudiste. L’option chaussures m’aurait tout de même
dépossédée de ma plus précieuse acquisitions, et à 2000 dollars la paire en
soldes, j’ai préféré garder mes stilettos aux pieds. Et puis au fil du
discours, je n’ai pas vraiment eu le cœur de crier “you lie”. D’abord en
anglais, il n’aurait pas compris, et puis crier “tu mens” me paraissait un poil
trop familier. Quant à attaquer un “vous mentez”, vous en conviendrez, ce n’était simplement pas
possible…
Au programme du
discours, du capitalisme assainissant, de la libre entreprise vertueuse, de
l’écologie urgentiste, de la « place de la France ». Un rappel qu’il
a été élu pour prendre des décisions, une allusion à peine voilée à son
prédécesseur Jacques Chirac dont on se demande toujours quelle grande mesure
portera son nom.
Pour clouter la
soirée, les petits chanteurs du Lycée ont entonné la Marseillaise. Le tout
rondement pesé a duré moins d’une heure. Carla et Nico ont tout de même
consenti à un petit bain de foule, qui a eu pour effet d’échauffer le service
de sécurité encore un peu plus…