ceci n'est pas une file d'attente devant un magasin d'ex-URSS un jour de livraison de rutabagas

Vendredi 1er décembre, Paris, rue de Sévigné.
On croise des yeux qui n'en croient pas leurs yeux, des visages hagards, des mines atterrées, éberluées ... Certaines de leur bon passe-droit, les plus naïves tendent leur précieux email fraîchement imprimé. "Come to Zadig" disait l'invitation... D'immenses vigiles baraqués qui n'ont rien de greeters, l'oreillette greffée à l'oreille, refoulent toutes celles qui se présentent à l'entrée par un sonore"faites la queue !" Ah bon, y a une queue ?  A droite celle pour les soldes presse de Zadig et Voltaire (deux bonnes heures d'attente sur le trottoir avant de pénétrer dans l'une des supposées Mecque des fashionistas parisiennes). A gauche celle pour les soldes presse de Sandro (trois quarts d'heure d'attente seulement). Les vigiles, imperturbables, n'entendent aucune supplication. On a même vu une vraie journaliste essayer de gruger (mais monsieur, je vous jure, j’ai ma copine qui m'attend à l'intérieur) avant de rebrousser chemin, découragée par la longueur de la file d'attente.
C'est bien connu, aujourd'hui aux soldes presse, on croise les copines des copines des copines des journalistes. Les plus patientes, les mieux organisées, les plus folles, ressortent l'air victorieux, le cheveu légèrement hirsute après la mêlée, avec des sacs presque aussi grands qu'elles remplis de "petits hauts" et de "petites robes" achetées « pour une bouchée de pain »…
Et dire que certaines posent un jour de RTT pour s'offrir un crêpage de chignon en règle…