R.I.P Florent

On refusait d’y croire, on se bandait les yeux à la vue des prix qui n’en finissaient pas de monter dans le meatpacking disctrict et on se bouchait les oreilles quand la rumeur se propageait, depuis plusieurs mois déjà, que Florent, une institution dans le paysage des restaurants new-yorkais, s’apprêtait à mettre la clé sous porte.
La sentence semble hélas sur le point de tomber : Florent Morellet, malgré ses résistances, serait bientôt contraint d’abdiquer face aux demandes de loyer toujours plus excentriques des propriétaires du local de son French diner éponyme, ouvert depuis 23 ans, 24 heures sur 24.
En perdant Florent, on ne perdrait pas seulement le plus réjouissant des points de chute post-clubbing du quartier ; on ne perdrait pas uniquement le boudin noir qui se mêlait à la Ceasar salad et les drag queens qui se mêlaient aux jeunes fêtards.
Perdre Florent, ce serait tourner une page, celle d’un meatpacking aujourd’hui presque oublié, où les clubs gays fermaient alors pour accueillir les bouchers, avant de se transformer radicalement dans les 80’s, décimé par le sida. Le restaurant était resté, lui, devenant un abris pour tous les vieux de la vieille, pour toutes les âmes en peine, pour toutes ces nouvelles causes à défendre. Et puis pour la nouvelle génération.

Le bruit court que notre vaillant Florent tenterait de tenir bon jusqu'à la Gay Pride.
Ce sera quoiqu'il en soit avec une grande tristesse que nous lui ferons nos adieux, en espérant aussi que le lieu n’accueillera pas un énième restaurant pseudo-branchouille à nom alambiqué et decor carton-pate. 

Comments

[loraine]

deja qu'on a perdu florent le restau, alors si en plus on perd florent le bonhomme, ca va plus du tout! non non non, il faut qu'il reste a NY. et qui sait? peut etre qu'il va rouvrir ailleurs...

[loulou]

Qu'il vienne à Amsterdam, paradis de la gay culture!!!