The state of the penis
Sans raison
apparente, comme ça, out of the blue, cette semaine New York Magazine nous assomme d’un dossier de 12 pages sur
les états d’âme du prépuce. Pas d’étude explosive, pas de fait-divers sordide,
ni même de célébrité impliquée dans le débat Non, le simple désir de la part du
mag de faire le point sur le gland.
Face à la guerre
de tranchées que se livrent les pro et les anti circoncision, difficile de trancher le débat une fois pour toutes… Barbarie pénienne,
respectable pratique religieuse, norme séculaire, avantages médicaux.
Le magazine passe
en revue les arguments, donne la paroles aux experts et éjacule au passage
quelques statistiques : sachez que la pratique connaît un récent et net
déclin aux Etats-Unis.
Même si le rituel
reste attaché à une pratique religieuse (chez les juifs et les musulmans),
depuis les années 30, la très large majorité des nouveaux-nés Américains sont
circoncis. Plusieurs raisons : l’hygiène, la réduction des risques de
cancer pénien. Mais aussi, l’opération était considérée comme une méthode
d’assimilation pour les immigrés dans les années 30 et 40.
La circoncision existe depuis plus de 6000 ans, sans que personne ne sache vraiment à quoi cela correspond. Un rite initiatique sans doute… Couper du bon côté ferait des hommes des hommes, couper du mauvais côté en ferait des castrats. Comme se plaisait à le rappeler un de nos camarades: prends-le par le bon bout. La castration prépucienne aurait donc des vertus. Ouf, car 78 % de la population masculine américaine se fait passer l’organe au scalpel, soit 1 million chaque année. Les Etats Unis sont le pays où l’on circoncise le plus, juste après Israël.
Mais l’article
pose la question : est-ce de la torture, une atroce mutilation, une
pratique aussi barbare que l’excision ? Dans une société totalement
centrée sur l’enfant, où même la fessée est considérée comme de la
maltraitance, il n’est pas étonnant de voir des jeunes parents reconsidérer la
question. À New York, capitale de l’enfant roi, comment défendre l’idée de
sectionner à vif un bout du zizi ?
Difficile de dire
si l’article est vraiment objectif. Même si les arguments pour et contre sont
équilibrés, le long descriptif, croquis à l’appui, de « l’anatomie de la
circoncision » avec en vis à vis un gros plan de nouveau-né hurlant de
douleur, à s’en décoller la plèvre, laisserait à penser que tout de même, la
circoncision, c’est vraiment de la barbarie.
Sachez que pour
les Américaines, le pénis non-circoncis est au mieux une source d’étonnement,
un objet exotique, et que certaines le trouvent simplement répugnant, avec
toute cette peau qui pendouille. Bref, elles ne savent pas trop que faire de
ces zizis shar-pei. Ce n’est pas moi qui le dit, encore une fois, c’est New
York Mag qui a fait une
enquête de fond et a interviewé les intéressés et celles qui les pratiquent.
Voilà, douze pages à vous couper la chique…